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Interview Marc Dal Maso - "C'est proche et loin à la fois"

Interview parue dans le Sud-Ouest du Samedi 4 Avril 2009.

Propos recueillis par Martin Thévenot


En ne parvenant à prendre sur les trois derniers matches à la maison que 4 points sur les 12 possibles (match nul face à Bourgoin et défaite face à Brive et Bayonne), le Stade Montois a grandement hypothéqué ses chances de maintien. L'entraîneur des avants Marc Dal Maso en est conscient, mais n'entend pas galvauder le travail et les progrès accomplis par ses hommes depuis le début de la saison. D'autant que le très haut niveau a prouvé à l'ex-talon tricolore, ancien joueur de l'USAP, qu'en rugby, rien n'est jamais joué.


"Sud-Ouest". Comment avez-vous vécu ces derniers matches à domicile où la victoire vous échappe d'un rien?
Marc Dal Maso. Je crois que si on prend les trois dernières rencontres à domicile (Bourgoin, Bayonne et Brive, NDLR), c'est le match nul face à Bourgoin qui nous fait le plus mal. Parce qu'en cas de victoire, les réceptions de Bayonne et Brive n'auraient pas été pareilles. La confiance aurait ensuite été de notre côté. Face à Bourgoin, nous avons tout le temps la balle et nous ne parvenons pas à marquer. On rate aussi des occasions énormes sur les deux rencontres suivantes...
Nous sommes frustrés finalement parce que nous nous rendons compte que nous sommes tout proche et loin à la fois. La victoire nous tend les bras mais à cause d'une multitude de petits détails, elle nous échappe. La saison dernière, nous avions la marge de sécurité suffisante pour aborder ce type de rencontre sereinement.
Le groupe était composé de garçon avec grosse habitude de la Pro D2. Cette année, cette marge s'est amoindrie, en grande partie parce qu'il nous manque simplement l'expérience de ce niveau.
Il nous faudrait du temps et nous n'en avons pas. Je suis pourtant profondément persuadé qu'avec un an d'expérience en plus en Top 14, plusieurs rencontres auraient été gagnées.


L'arbitrage ne semble pas non plus vous être très favorable...
Je ne veux pas m'appensantir sur les arbitres, mais je reste persuadé qu'ils ont des a priori sur nous et cela me gonfle. Plusieurs de leurs décisions nous ont coûté des matches... C'est surtout ennuyeux pour les joueurs, qui respectent les consignes et ne comprennent pas. Mais il ne faut pas non plus tout mettre sur le compte de l'arbitrage. Notre manque de réalisme, par exemple, ne lui est pas dû. En début d'année, j'avais dit : si on gagne cinq matches en Top 14, nous aurons fait une superbe saison. Tout le monde a ri (les montois en comptent aujourd'hui 4, NDLR). Mais je savais combien ce niveau est dur, violent et ne laisse de place à aucune approximation.


Qu'est ce qui fait que vous croyez encore au maintien ?
Le fait d'être optimiste. Je suis persuadé que cette équipe n'est pas à son maximum, qu'elle peut encore évoluer et qu'on peut s'en sortir. Et puis le sport de haut niveau m'a montré que rien n'est jamais joué. Castres vient ici dans quinze jours, nous irons ensuite à Dax... Alors bien sûr, lorsque l'on perd, le doute nous envahit mais il faut passer outre, ne jamais rien lâcher. Et puis le rôle de l'entraîneur est de rester positif, d'analyser pour prendre les bonnes décisions. Il faut donc garder la tête froide et ne pas se laisser gagner par les sentiments irrationnels.


Qu'est ce qui vous rend le plus fier ?
D'avoir la chance extraordinaire d'entraîner ce groupe, ces mecs qui ne lâchent jamais, hormis deux ou trois fois dans la saison mais qui peut leur reprocher? De voir les progrès réalisés cette année dans une multitude de domaines. Surtout, je crois que cette expérience du très haut niveau a été très positive pour la ville. La saison aura été exceptionnelle de toute façon : nous avons affonté, je le rappelle, les meilleures équipes et les meilleurs joueurs du monde. Une vraie plus-value a été apportée et il ne faut pas lâcher ce capital dans les années qui viennent, quel que soit le niveau où évolue l'équipe. On nous voyait en Fédérale et on joue en Top 14. C'est très dur dans la beauté. On le savait.