Battus le week-end dernier à Aix en Provence, Antoine Vignau-Tuquet et ses partenaires montois savent cependant que leur destin est entre leurs mains. Face à Pau, samedi prochain, il faudra à Mont de Marsan, retrouver les valeurs collectives de combat et d'engagement pour tenter d'obtenir un bon résultat et de ne pas rater le billet pour les phases finales.
Comment pouvez-vous expliquer cette lourde défaite face à Aix ?
Il y a plusieurs raisons pour expliquer cette défaite, je pense que nous n'avons pas été assez présents, nous avons été battus dans le combat, dans l'engagement. C'est la différence entre Aix qui joue son maintien, et nous qui jouons la qualification pour les phases finales… Ce sont deux buts différents et on a vu qu'ils en voulaient plus que nous sur ce match. On a tout de même pas mal de regrets, nous avions bien commencé la rencontre en mettant beaucoup de rythme, beaucoup d'intentions, mais ce n'est pas possible de l'emporter quand on fait tomber autant de ballons.
Vous dites que le Stade Montois a été battu dans le combat, comment l'avez-vous vécu ?
Je pense que l'on s'est trompé de stratégie. Nous étions venus avec l'ambition de jouer, de proposer le rugby que l'on aime pratiquer, mais on s'est rapidement oublié. Nous n'avons pas été assez présents dans les placages, les zones d'impacts. Nous avons voulu jouer de façon plus latérale en oubliant la maîtrise. En PRO D2 il ne faut pas galvauder le combat, et c'est pourtant ce qu'il s'est passé…
Avez-vous le sentiment d'avoir brûlé un joker pour la fin de saison ?
Oui et non, tout le monde pensait que nous allions l'emporter et que nous ferions un grand pas vers la qualification. Je ne sais pas si nous étions les favoris de ce match, mais on l'a perdu et sans même prendre le point de bonus défensif, chose rare cette saison (NDLR : 8 bonus défensifs en 12 défaites). Maintenant, il va falloir se remobiliser, prendre les matches les uns après les autres, l'objectif c'est d'engranger le maximum de points en commençant à Pau…
Justement, vous allez vous déplacer à Pau, votre premier poursuivant, dans quel état d'esprit abordez-vous ce match ?
C'est une rencontre à élimination directe. On jouera pour la qualification, celui qui gagne prendra une sérieuse option pour les phases finales, et encore plus si c'est nous qui gagnons. Nous devrons rester forts devant, c'est un match entre deux prétendants aux phases finales et le jeu de Pau nous correspond plus que celui d'Aix. Le PARC ne s'est pas exposé et a joué sur nos erreurs, je ne pense pas que la Section fera la même chose.
Avec seulement trois points d'avance, avez-vous le droit à l'erreur ?
Si l'on perd, il faudrait que l'on essaye d'obtenir le bonus défensif. Si l'on parvient à revenir avec au moins un point de notre déplacement à Pau, nous serions toujours cinquièmes. Notre objectif est de garder cette position jusqu'au bout.
Malgré une bonne période, on a l'impression que le Stade a du mal à tenir sur la durée … d'où vient ce manque de régularité ?
On a une équipe capable de gagner contre n'importe quelle formation, mais aussi de perdre contre n'importe qui. Nous n'avons pas toujours fait preuve de concentration, ni de maîtrise. Notre stratégie n'a pas toujours été respectée, on a souvent abusé du jeu au large et c'est un défaut. À l'extérieur il ne nous a pas manqué grand-chose, on est souvent reparti avec le point de bonus défensif, ce qui prouve que l'on n'est pas loin d'avoir la solution…
Cela entraîne-t-il forcément plus de problèmes sur la saison ?
C'est un problème oui, mais on connaît nos forces et nos faiblesses. On sait que l'on possède une grosse défense, c'est une valeur sûre pour nous. La PRO D2 est un championnat difficile et long, les moindres faux pas peuvent vite faire dégringoler une équipe. On a eu pas mal de difficultés à l'extérieur cette saison, mais c'est un championnat très serré, très dur à pronostiquer. Si l'on est cinquième aujourd'hui, ce n'est pas un hasard.
Il n'y a que sept points d'écart entre vous, cinquième, et Aurillac, onzième, sacré embouteillage pour la fin de saison …
C'est sur, toutes les équipes se sont renforcées, la majeure partie des formations connaissent le championnat de PRO D2 depuis pas mal de temps, ça remonte le niveau et ça nous force à ne pas faire d'erreurs. Beaucoup d'équipes ont su se construire un effectif de qualité, il n'y a que très peu d'équipes faibles, seul Saint-Etienne a du mal, et ce n'est pas simple non plus de les battre. C'est un championnat très ouvert, le premier peut être battu par l'avant-dernier. Cette saison, comparée aux dernières, il n'y a pas d'ultra-favori, hormis le LOU, personne ne semble être au-dessus.
Sur quoi va se jouer les accessits aux demi-finales ?
Selon moi, tout se jouera sur l'envie d'y être… De notre côté, on sait que l'on peut remporter tous les matches, il faudra y mettre toute notre envie pour faire le plus de résultats possibles. Il nous faudra de la réussite, gagner tous nos matches à domicile et en remporter un ou deux à l'extérieur. Ça sera compliqué, mais c'est le jeu.
Comment se sent-on dans la tête pendant une fin de championnat comme celle-ci ?
C'est assez paradoxal, nous n'avons pas vraiment peur mais on ne veut pas passer à côté. Il y a des hauts et bas, on a parfois l'impression que ça s'éclaircit, que l'on est proche de la qualification, mais en même temps, c'est très sombre. Ce serait vraiment très beau pour le club, le public, les dirigeants si l'on pouvait se qualifier en fin de saison. Cette fin de saison est à la fois très excitante et très effrayante.
En 2007, vous remportiez avec Dax les phases finales de PRO D2, est-ce votre objectif personnel cette saison ?
À vrai dire, je ne me suis pas encore penché dessus. Ce serait trop prétentieux de se dire qu'on va aller en finale, puis la remporter. L'important c'est déjà de participer aux phases finales. Comme je l'ai dit, il faut prendre les rencontres les unes après les autres. C'est dur de se plonger déjà dans les phases finales. On prendra ce qui viendra, et si l'on y est, ce sera vraiment très bien.
Vous êtes actuellement le septième meilleur réalisateur de PRO D2, vous êtes-vous fixé un but cette saison ?
Non, pas du tout. L'important c'est surtout le taux de réussite, pas le nombre de pénalités. Plus l'on tape de pénalités, plus l'on a de chance d'être en haut. Mon seul objectif est d'être le plus efficace possible pendant les rencontres, d'animer le jeu. Le taux de réussite c'est important, mais ça passe après l'animation.
source : Par Mickaël MARTIN site LNR.